Si le patrimoine bâti médiéval est très présent dans le cœur de ville de Montluçon, dès qu’on s’en éloigne on passe à des bâtiments du 19ème (sur le Boulevard de Courtais et notamment la Gare et son avenue qui y mène – Napoléon III).
La fin des années 1800 avaient été marquée par une très forte expansion liée au développement des industries métallurgiques et verrières.
De ces usines il ne reste quasiment rien, et pour nombres de nos habitants, ils ne savent pas ou plus ce que cela représente.
Ces fonderies et aciéries montluçonnaises avaient acquis une réputation mondiale comme le rappelle M. Edouard Janin dans son “Histoire de Montluçon” jusqu’aux années 1900.
Au XXème siècle, ces entreprises ont continués à attirer des ingénieurs formés dans les écoles les plus prestigieuses (Ponts, Centrale, Polytechnique), parce qu’ils savaient qu’à Montluçon ils y trouveraient des ouvriers “aux mains d’or” pour concevoir et fabriquer des pièces de métallurgie, de blindages, d’armements, de celles qui ont équipé des sites comme la ligne Maginot ou, plus tard, des éléments de structure du paquebot France dans les années 60 (l’arbre du gouvernail par exemple).
Suite à l’expansion urbaine fin XIXème sur la rive gauche du Cher et à l’accroissement du trafic ferroviaire, les habitants de cette rive avaient présenté une pétition pour demander la construction d’un passage piéton permettant de relier cette rive à la Gare et au Centre-Ville.
En 1894 le projet était accepté et terminé en 1895.
Très rapidement une rue y fut percée sur la rive gauche pour la ‘prolonger‘ vers ce qui s’appelait la route de Limoges (c’est devenu la rue Pierre Brossolette).
Cette passerelle fut réellement un élément clé d’aménagement urbain pour ces quartiers (et pourrait continuer à l’être).
C’est le dernier élément visible de l’histoire économique qui a contribué à faire de Montluçon une très prospère ville industrielle au début du XXème siècle.
En 1907, son tablier de bois a été remplacé par un tablier de béton armé de 8 cm d’épaisseur (on ne faisait pas de béton à l’amiante à cette date — contrairement à ce qui a pu être énoncé en C.M.).
Histoire d’un abandon voulu , mais caché
En 2006, une expertise précisait la nécessité d’engager des réparations.
En 2007, … 145 000 € de crédits sont votés par le Conseil Municipal pour engager des travaux de rénovation.
Mais cette même année le talus de la Cité Administrative toute neuve commence à s’effondrer en menaçant le bâtiment mais aussi les constructions surplombant la Cité.
Ces crédits à peine votés furent utilisés pour un autre usage – stabiliser ce talus, et jamais réalloués à la Passerelle.
En 2012, les mêmes experts reviennent et estimes nécessaires une mise en péril avec fermeture aux piétons.
L’arrêté d’interdiction de circulation ne fut pris qu’en Novembre 2015 !
Cette passerelle , outre son utilité de permettre des déplacement doux – hors voitures – entre les deux rives pour desservir la Gare et le Centre-Ville est aussi la seule construction visible faisant encore partie du patrimoine de la ville industrielle que fut Montluçon et des créations de ces entreprises.
Maintenant que cela fait plus de 15 ans qu’elle est abandonné de tout entretien, le budget de rénovation n’est plus du tout le même et on dépasse les 800.000 € .
Mais pour la mémoire de ceux qui l’on conçu et réalisé, cela les vaut.
Nous constituons un dossier avec la Fondation du Patrimoine pour obtenir dons et legs.